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Info Santé

Bonne santé

La notion de santé (une bonne santé) est débattue depuis que l’humanité s’en préoccupe – donc, probablement depuis toujours.
L’Organisation Mondiale de la Santé en donne une définition qui n’a pas changé depuis 1946 :

« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »

C’est plus un objectif qu’un état, et ceci pour plusieurs raisons. D’abord parce que l’état physique varie d’un moment (d’un âge) à un autre chez une même personne en fonction de son activité, de son alimentation, des heures de sommeil qu’elle s’offre ou se refuse, de son environnement, etc.

Ensuite parce que le corps humain n’est pas statique : il change en permanence. Entre la conception et l’âge adulte, les organes se développent de manière quasi continue (on considère ainsi que le développement du cerveau ne cesse qu’autour de l’âge de 25 ans). Passé l’âge adulte, le corps continue à changer selon qu’on le stimule ou qu’on le laisse s’avachir ; et bien sûr il vieillit sous l’effet conjugué de l’activité physique, de l’environnement, du régime alimentaire, des événements normaux (grossesse(s), allaitement) ou accidentels de la vie.

Pourtant, on peut dire si quelqu’un est, ou n’est pas, « en bonne santé ». Et c’est relativement simple.

Dans les pays développés, les personnes qui sont nées sans handicap et sans maladie chronique sont le plus souvent en bonne santé car elles sont correctement alimentées et reçoivent les vaccins élémentaires qui préviennent les maladies les plus graves de l’enfance (diphtérie, polio, rougeole, tétanos). Lorsqu’elles sont « malades », c’est temporaire – elles ont un rhume ou une bronchite ou une gastro-entérite, qui guérit spontanément en huit jours car leur système immunitaire fait le travail.

Certaines personnes nées avec un handicap sont, malgré celui-ci, en très bonne santé. Une personne sourde ou malvoyante ou même née sans un bras peut être par ailleurs en parfaite santé. Même lorsque le handicap est très gênant et compromet leur vie sociale, il ne retentit pas nécessairement sur leur état de santé général ou leur santé psychologique.

De même, certaines personnes affectées par des troubles chroniques (allergie saisonnière aux pollens, migraine) peuvent être par ailleurs en parfaite santé et le rester. Les allergies peuvent disparaître en changeant de région (ou avec un traitement approprié) ; les migraines peuvent s’atténuer après la ménopause (pour les femmes) ou après avoir changé de travail ou résolu des soucis familiaux (pour les personnes des deux genres). Les personnes ayant une allergie saisonnière ou une migraine ne sont pas en mauvaise santé. Ils sont porteurs d’une caractéristique physique qui, parfois, est source de symptômes pénibles, mais qui ne retentissent pas sur leur santé future.

Bon mais quand on n’a rien de particulier, comment sait-on si on est en bonne santé ?

Le plus souvent, on ne s’inquiète de sa santé que dans deux circonstances :

  • on ne se sent pas bien
  • on ne se sent pas mal mais on voudrait que ça dure.

Je ne me sens pas bien, suis-je malade ?

Prenons la première circonstance. On peut se sentir mal (ou malade) de manière occasionnelle (comme dans les cas cités précédemment d’une infection respiratoire ou digestive bénigne).

Mais d’un point de vue général, toutes les maladies bénignes guérissent spontanément en une à deux semaines. Donc, tout ce qui dure moins de huit jours est, a priori, bénin. (Entre huit et quinze, ça l’est aussi très probablement.)

Quelques symptômes fréquents sont pénibles mais ne signifient pas qu’on est en mauvaise santé :

  • Les douleurs « mécaniques » : avoir mal dans un membre ou au dos n’est pas nécessairement un signe de mauvaise santé (ou de maladie). Quand cette douleur apparaît dans certaines positions ou après certains mouvements, elle est très probablement musculaire et sans gravité. Les muscles du corps font mal quand ils sont trop sollicités. La douleur est une avertissement, et non nécessairement un symptôme de mauvaise santé ou de maladie. Une douleur occasionnelle (surtout lorsqu’elle est brève) n’est pas inquiétante.
  • Les troubles digestifs (constipation, accélération des mouvements de l’intestin, brûlures d’estomac). Leur brièveté (encore une fois – moins de huit jours) est un signe de leur bénignité. Au-delà de huit jours (ou s’ils sont importants au point de gêner la vie quotidienne) ils justifient une consultation mais ça ne les rend pas graves pour autant.
  • La fatigue : ce n’est pas un signe de mauvaise santé, c’est un signal que le cerveau nous envoie pour nous dire que nous en faisons (ou que nous subissons) trop. Autrement dit, on ne soigne pas la fatigue, on soigne les causes de la fatigue. Le premier traitement de la fatigue (quand c’est possible) c’est le repos et le sommeil. Parfois, on ne sait pas s’arrêter pour se reposer. Il faut demander à ses proches de nous imposer de nous arrêter.
  • Le manque d’appétit : tout le monde a le droit de sauter un repas (y compris les enfants de plus de deux ans quand ils sont trop occupés pour manger). Sauter un repas était (est) grave quand la population souffre de famine. Ça ne l’est pas dans des pays de pléthore comme en Europe de l’Ouest ou en Amérique du Nord. Les mamans auront toujours intérêt à ne pas se battre avec leur enfant qui n’a pas faim. Comme disait un de mes patrons pédiatres à une mère inquiète : « Votre frigo et vos placards sont pleins. Je n’ai jamais vu une poule se laisser mourir de faim sur un tas de grain. »

Quels sont les signes qui indiquent qu’on est peut-être malade ?

  • une fatigue qui n’est pas réparée par le sommeil et le repos et un manque considérable d’énergie le matin au lever, pendant plusieurs semaines ;
  • un manque d’appétit qui ne concerne pas un seul repas mais plusieurs, pendant plusieurs jours ou semaines ;
  • une perte de poids régulière et marquée (plusieurs kilos en quelques semaines) chez quelqu’un qui ne fait pas de régime
  • une disparition du désir sexuel alors qu’auparavant ça allait bien (NB : chez une femme, la disparition temporaire du désir peut être liée à beaucoup de choses bénignes, à commencer par une contraception hormonale inadaptée… Chez un homme, avant soixante ans, la disparition durable du désir n’est jamais bénigne.)

Ces symptômes-là doivent vous inciter à aller consulter.

Je me sens bien et j’aimerai que ça dure. Que dois-je faire pour ça ?

Vous vous sentez bien, depuis toujours (il vous arrive d’avoir mal ici ou là ou d’être grippé mais ça ne dure jamais longtemps)

  • Votre poids est stable, ni trop élevé ni trop bas
  • Vous mangez à votre faim (pas plus) et avec bon appétit
  • Vous dormez correctement, et quand vous dormez moins, vous vous rattrapez la ou les nuits suivantes
  • Vous n’avez jamais été hospitalisé pour autre chose que l’appendicite ou un accident sans gravité
  • Vous ne prenez pas de médicament au long cours
  • Vous n’êtes pas complètement sédentaire (vous marchez une demi-heure par jour au moins)
  • Vous ne fumez pas
  • Vous avez une activité sexuelle régulière et plaisante
  • Vos parents sont en assez bonne santé et/ou ont atteint l’âge de soixante-dix ans sans grand problème de santé
  • Vous vous entendez plutôt bien avec votre conjoint(e)
  • Vos enfants (si vous en avez) vous tannent mais « pètent la forme »
  • Vous n’avez pas (trop) de soucis d’argent ou de travail

Alors, raisonnablement, vous avez de bonnes raisons de penser que ça va durer. Profitez de la vie. Vous ne savez pas combien de temps elle va durer (personne ne le sait) mais tant qu’à la vivre, autant faire de son mieux pour qu’elle soit bonne…

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