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Info Santé

Un traitement agressif de l’hypertension artérielle réduit la mortalité cardiovasculaire

Les patients les plus hypertendus sont encouragés à abaisser leur pression systolique sous le seuil de 140 mmHg . Mais cet objectif n’est pas assez ambitieux : selon les résultats d’un vaste essai clinique, abaisser la pression en-deça de 120 mmHg chez les plus de 50 ans “présentant au moins un autre facteur de risque”, réduirait de près de 25% le risque d’infarctus, de défaillance cardiaque ou d’accident vasculaire, et la mortalité associée.

Non traitée, l’hypertension peut provoquer de nombreuses complications : AVC, infarctus, insuffisance cardiaque ou rénale, rétinopathie, artériosclérose, troubles érectiles…

Faut-il traiter plus agressivement l’hypertension ?

Les résultats obtenus à partir d’un important essai clinique à travers les Etats-Unis montrent que réduire la pression systolique à 12 (120 millimètres de mercure) ou moins réduit de 24% le risque d’infarctus, de défaillance cardiaque ou d’accident vasculaire. Cela abaisse aussi de 27% le risque de mortalité lié à ces pathologies, comparativement à la recommandation actuelle d’une pression systolique à 14 (140 mm/Hg) ou moins dans ce groupe d’âge.

Ce traitement agressif paraît aussi efficace pour les personnes de plus de 75 ans, selon les résultats de la “Systolic Blood Pressure Intervention Trial” ou SPRINT présentés à la conférence annuelle de l’American Heart Association et publiés dans la version en ligne de la prestigieuse revue médicale New England Journal of Medicine (NEJM).

Toutefois ce traitement plus intensif de l’hypertension est également lié à un accroissement du danger de problèmes graves comme l’hypotension, des évanouissements et des anomalies rénales, sans pour autant qu’il y ait à ce stade des indications de dommages irréversibles.

Des analyses de ces données cliniques et de futures études devront tenter de comprendre comment ce traitement agressif pour abaisser la tension artérielle altère le fonctionnement rénal notamment.

Des bienfaits dépassant les risques

“Ces résultats de l’essai clinique Sprint ont surpris la plupart des chercheurs et les puissants bienfaits du traitement semblent surpasser ses risques”, souligne le Dr Alfred Cheung, chef du service de néphrologie à l’Université médicale de l’Utah et co-auteur de l’étude.

“Nous avons constaté des améliorations importantes de la santé cardiovasculaire en seulement trois ans de suivi et ces résultats pourraient être même encore plus spectaculaires sur dix ou trente ans, si ce traitement est maintenu”, selon le Dr Cheung.

Cette approche pourrait “avoir d’importantes implications sur le traitement de l’hypertension dans les années à venir”, ajoute-t-il, invitant toutefois à la prudence dans l’attente “de davantage de données sur les effets secondaires”. En septembre 2015, les Instituts nationaux américains de la santé (NIH), qui ont parrainé l’essai clinique, avaient annoncé l’arrêt de l’étude un an plus tôt que prévu en raison des résultats probants.

Les donnés collectées démontrent en effet déjà les bienfaits d’une réduction de la pression systolique à 12, soit largement au-dessous des recommandations actuelles qui sont de 14 ou moins pour les plus de 50 ans, 15 pour les plus de 60 ans et 13 pour les personnes souffrant d’une maladie rénale ou de diabète.

Un milliard d’adultes touchés

Les résultats de l’essai clinique pourraient concerner à terme 79 millions d’Américains et un milliard d’adultes dans le monde souffrant d’hypertension, la principale cause de maladies et de mortalité cardiovasculaire.

Alors que de nouvelles recommandations officielles pourraient prendre des mois voire davantage, l’essai clinique indique que plus de 16,8 millions d’Américains ou 7,6% de la population pourraient d’ores et déjà se voir recommander cette nouvelle approche agressive, estiment ces chercheurs.

“Ces personnes devraient consulter leur médecin traitant”, conseille le Dr Lawrence Fine, patron du service d’application clinique et de la prévention à l’Institut américain du coeur, des poumons et du sang (NHLBI), partie des NIH. Ce cardiologue souligne “l’importance du mode de vie qui peut faire une différence pour contrôler la tension artérielle”, insistant sur un régime alimentaire sain, le fait d’être physiquement actif et d’éviter le surpoids.

Sprint, la plus vaste étude clinique à ce jour d’un traitement contre l’hypertension visant à abaisser la pression artérielle systolique, a débuté fin 2009 avec plus de 9.300 hommes et femmes non diabétiques âgés de 50 ans et plus, recrutés dans une centaine de centres médicaux aux Etats-Unis et à Porto Rico.

L’hypertension artérielle

L’hypertension artérielle (HTA) est une pathologie cardiovasculaire définie par une pression artérielle trop élevée. Souvent multifactorielle, l’HTA peut être aigüe ou chronique, avec ou sans signes de gravité. On parle communément d’hypertension artérielle pour une pression artérielle systolique supérieure à 140 mmHg et une pression artérielle diastolique supérieure à 90 mmHg.

En 2000, on estime à environ 26,4 % la proportion d’hypertendus (26,6 % des hommes et 26,1 % des femmes) et 29,2 % devraient être atteintes d’ici 2025 (29 % des hommes et 29,5 % des femmes). Parmi les 972 millions d’adultes hypertendus, 333 millions, soit 34,3 %, proviennent des pays « développés », et 639 millions, soit 65,7 %, sont issus des pays « en développement ». Le nombre d’adultes hypertendus d’ici 2025 pourrait augmenter de 60 % et atteindre 1,56 milliard.

L’hypertension artérielle serait responsable d’un peu moins de 8 millions de décès par an dans le monde et près de 100 millions de jours d’invalidité. Elle serait la cause de près de la moitié des accidents vasculaires cérébraux et des accidents cardiaques.

L’hypertension artérielle concernerait 10 à 15 % de la population française (8 millions de personnes traités pour un coût de 3 milliards d’euros, probablement 14 millions de malades). Le chiffre a tendance à croître, passant de 8,6 à 10,5 millions de personnes traitées entre 2000 et 2006, posant ainsi un problème de santé publique. La prise en charge a coûté près de 2,3 milliardsd’euros en 2006, rien que pour les médicaments antihypertenseurs. Le coût double si on tient compte des autres traitements donnés pour réduire les facteurs de risque. Il correspond dans ce cas à environ 420 € par an et par patient traité.

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