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Nutrition

Humeur pendant un régime – 3ème partie

 

En parcourant les publicités, les films, les magazines de modes et autres revues, les historiens du futur pourraient conclure que toutes les femmes du vingt-et-unième siècle sont minces, voire maigres.

Nous avons la même interprétation erronée des tableaux de grands peintres de la Renaissance tels Rubens, Raphaël, Botticelli ou Titien c’est-à-dire qu’à leur époque, toutes les femmes étaient pulpeuses, potelées, voire franchement grasses. En réalité, la rondeur et la générosité des formes correspondaient à un certain idéal féminin, sans doute inatteignable pour la majorité des femmes. Ces qualités reflétaient aussi une bonne santé et évoquaient fécondité et maternité (c’est encore le cas aujourd’hui dans certains pays du sud). L’embonpoint était signe de réussite sociale et d’opulence, alors que la maigreur était banale et ordinaire. Guerres, épidémies, famines et autres catastrophes rendaient les circonstances de la vie nettement plus instables qu’elles ne le sont aujourd’hui : les gens du peuple mangeaient autant que possible, aussi « gras » que possible quand ils le pouvaient…

Aujourd’hui, nous avons toujours le culte de ce qui est exceptionnel ou rare mais ce qui est exceptionnel ou rare a bien changé. Les femmes aspirent à ressembler autant que possible aux images (retouchées) des mannequins qui font la « une » des magazines de mode : taille de guêpe (sans corset), hanches fines, jambes interminables, ventre parfaitement plat… Quant aux hommes, ils n’échappent plus totalement aux diktats de la mode, une bonne situation professionnelle ou financière ne leur garantissant plus comme auparavant conquêtes amoureuses et professionnelles. Correspondre aux canons de la beauté est d’ailleurs plus que jamais un outil d’acceptation et de promotion sociales. C’est la tyrannie de la minceur, des régimes et du « modèle Barbie ». Les mensurations de la célèbre poupée à sa création en 1959 transposées à notre échelle correspondaient à 95-56-82. Le tour de hanches d’une « vraie » femme est au minimum de 88 centimètres (et non de 82). Le tour de taille de la poupée Barbie est de 39% plus réduit que celui d’une anorexique…. Le fabricant a d’ailleurs adapté ses proportions en 1996 après près de quatre décennies de critiques et d’accusations dont celle de favoriser l’anorexie des jeunes filles…

L’évolution de la mode vestimentaire est sans doute le moteur du changement dans l’esthétique féminine : au fil des siècles, l’évolution de l’habillement a voulu que le corps soit de plus en plus dénudé, de moins en moins caché : les corsages et jupes longues et amples ont laissé la place aux jupes toujours plus courtes et aux coupes toujours plus moulantes. Le vingtième siècle fut d’ailleurs un tournant décisif. Dans les années soixante, avec le mouvement de libération des femmes, des modèles extrêmes quasi androgynes sont apparus comme par exemple l’actrice, chanteuse et mannequin britannique Twiggy. En dévoilant certains aspects de la sexualité féminine ressentis comme inquiétants par les hommes, la psychanalyse freudienne a peut-être aussi favorisé une certaine tendance à la négation de ce qui fait la féminité. Certains artistes n’hésiteront pas à défigurer ou déformer le corps féminin : Pablo Picasso le représentait sous forme de traits anguleux, géométriques ou linéaires. L’angularité des formes correspondait aussi à l’idéal esthétique du chorégraphe belge Maurice Béjart, qui imposait à ses danseuses une maigreur extrême. La généralisation de l’embonpoint aux États-Unis surtout mais progressivement en Europe et ailleurs aussi a sans doute également contribué à renforcer l’aspiration à la minceur à tout prix : être mince devient de plus en plus rare et donc, de plus en plus désirable.

Stop à la tyrannie de la minceur à tout prix, des régimes draconiens et du «modèle Barbie»

Les considérations esthétiques ne doivent cependant pas occulter une autre facette, nettement plus importante et moins futile celle-là : la santé. De nombreuses études scientifiques ont mis en lumière le lien entre le surpoids à l’apparition ou à l’aggravation de certaines maladies (cardio-vasculaires, diabète, maladies des articulations…). Elles ont sans doute aidé à booster le marché de la minceur avec tout ce que cela implique d’arnaques et d’abus mais la conscientisation qui en résulte est essentielle. Car aujourd’hui il faut bien constater la réalité de l’épidémie d’obésité qui se répand comme une trainée de poudre dans les pays dits « industrialisés », contaminant même les pays en voie de développement. La lutte contre le surpoids est devenue un sujet de préoccupation de nombreux gouvernements… A tel point que la sensibilisation des populations aux dangers de la malbouffe et de l’inactivité physique qui en sont indéniablement les principaux responsables, est devenu un objectif prioritaire de santé publique pour bon nombre d’entre eux. Par ailleurs, cet objectif s’inscrit bien dans le cadre plus large du développement durable et de la révolution écologique. Nous y reviendrons…

Les odeurs : voilà un sujet parfois délicat, voire tabou. Parler de nos odeurs est généralement embarrassant, irritant ou perturbant, sauf lorsqu’il est question de senteurs sensuelles et de fragrances envoûtantes dont les grands parfumeurs et autres marchands de savon savent si bien nous vanter les mérites à grands coups de publicité. Les parfums des grands créateurs sont les symboles par excellence du luxe, de la volupté et de la séduction. Mais saviez-vous que des odeurs franchement « animales » comme l’odeur de la sueur ou de l’excrément, par exemple, entrent parfois dans leur composition ? Comment imaginer que ces odeurs-là puissent engendrer le mystère, le désir, l’attraction fatale et le coup de foudre ? Et pourtant…

Beaucoup de nos choix de consommation sont déterminés par les odeurs ou plutôt par le souci de les éradiquer. Combattre les odeurs de tout poil est devenu un marché très lucratif dont profite pleinement une poignée de multinationales.

Le déodorant corporel est aujourd’hui l’un des produits cosmétiques les plus vendus au monde. Il suffit d’allumer le téléviseur et constater la part qu’il occupe dans les pages publicitaires pour s’en convaincre. Grâce aux progrès inouïs de la science, nous pouvons enfin passer tranquillement 48 heures sans nous laver les aisselles… Quel bonheur ! La transpiration, ce n’est finalement qu’un phénomène inutile, une erreur gênante de la nature qu’il faut à tout prix corriger… Au diable les études (sérieuses celles-là) sur la toxicité de certains principes actifs comme les sels d’aluminium.

Viennent ensuite les désodorisants de maison (potentiellement toxiques aussi), les désodorisants de voiture, les désodorisants de lave-vaisselle, sans oublier les détergents, gels et autres savons parfumés qui nous aident à combattre ces vilaines odeurs et la saleté qui les génère (le marché du « propre » est encore plus lucratif que celui du « sent bon »)… Tel dispositif automatique vaporise l’atmosphère d’une délicate senteur florale à chaque passage du chien. Tel détergent parfumé au citron « protège » vos mains pendant que vous faites la vaisselle. Ouf, vos copines peuvent enfin passer chez vous à l’improviste : grâce à tel spray rafraichissant, vos toilettes sentent toujours bon ! On en vient à se demander comment les êtres humains ont pu vivre sans tout cela!

Et si malgré tous vos efforts vous ne parveniez pas à perdre vos kilos superflus?  

Que cela ne vous déprime pas ! N’en soyez pas malheureux. Comme dans toutes les situations de la vie, il faut avant tout tenter d’être honnête avec soi-même, lorsqu’on aborde un programme d’amincissement ou de remise en forme. Il faut savoir ce qui compte réellement dans la vie. A quoi tient le bonheur ? La réponse n’est pas nécessairement là où vous pensez.

Soyez honnête avec vous-même. Savez-vous exactement ce qui est réellement important pour vous, ce qui compte avant tout, ce qui vous intéresse, ce qui vous fait plaisir, ce que vous désirez de la vie, de votre travail, de vos relations, ce dont vous avez besoin pour être heureux et vous sentir bien? Tout cela est essentiel. Et surtout, ne laissez pas les autres vous dire qui vous êtes, ce que vous voulez et ce que vous devez faire. Ne laissez pas la publicité, les firmes cosmétiques ou les magazines de mode vous mettre la pression et vous dicter leur loi. Ne cherchez pas constamment l’approbation des autres pour vos choix d’existence. Ne dépendez plus de regard d’autrui !

Décidez ces choses pour vous-même. Votre vie et ce que vous en faites ne doit pas dépendre du jugement d’autrui. Ne laissez pas d’autres vous dicter votre look, votre silhouette, vos besoins, vos intérêts, vos envies ; personne ne peut les connaître mieux que vous. Qui peut savoir ces choses mieux que vous ? Si vous clarifiez tout cela pour vous-même, vous vous respecterez davantage, vous vous « aimerez » davantage. Surtout, vous ne vous laisserez plus démoraliser parce que vous ne « correspondez » pas à tel ou tel modèle ou critère de beauté ou de séduction. Vous devez avant tout vous plaire à vous-même. C’est la règle d’or. Posez-vous d’abord la question de savoir si vous vous sentez bien avec vous-même. Qu’est-ce que vous aimez en vous et qu’est-ce que vous voulez changer ?

Être honnête avec soi-même cela signifie aussi abandonner la « bonne » image de soi. Les plus grandes victimes de la société de consommation sont les personnes qui sont prêtes à accepter énormément de sacrifices pour que leur entourage ait une image positive d’elles. Dans certains cas, la maigreur et la perfection physique virent à l’obsession et deviennent prioritaires : plus rien ne compte que le regard d’autrui. Pour sortir de cette impasse, il faut se tourner vers ce que nous dit notre petite voix intérieure. S’écouter soi-même et se concentrer sur ses propres goûts, besoins, désirs et intérêts. Ce sont eux dont il faut tenir compte.

Qu’est-ce qui vous fait réellement plaisir ? Il se peut que finalement vous n’ayez aucun intérêt pour la mode, le sport ou la diététique. Qu’il existe dans ce monde d’autres choses qui vous rendent plus heureux que la forme de votre silhouette. Au contraire, il se peut aussi que quelques kilos superflus que vous ne parvenez toujours pas à perdre vous rendent réellement sombre et déprimé. Réfléchissez-y. Pourquoi voulez-vous maigrir? Ne le faites que si c’est vraiment ce que vous voulez faire. Ne vous acharnez pas à moins que ce ne soit vraiment ce que vous voulez.

 

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