Les polluants absorbés et stockés par notre organisme seraient responsables de la fixation des graisses corporelles et de l’érosion de la masse musculaire chez les personnes en surpoids. Le processus serait comparable à celui qui provoque la cellulite infectieuse.
Une coupure, une plaie chirurgicale, une morsure d’insecte ou une brûlure peut être à l’origine d’une infection bactérienne qui provoque à son tour une inflammation des tissus conjonctifs sous-cutanés entraînant la constitution de cellulite dite « infectieuse ». Ce type de cellulite parfois très douloureuse se soigne par la prise de médicaments anti-inflammatoires et antibiotiques et peut présenter certaines complications (infections microbiennes multiples, résistance aux traitements). Certaines études ont permis de mettre en lumière un phénomène inflammatoire similaire au niveau des tissus adipeux de l’abdomen et d’autres parties du corps. L’accumulation de graisses provoquerait une réaction de rejet de l’organisme, comme si elles constituaient un corps étranger. Les globules blancs confondent ces amas de graisse avec une menace bactérienne ou virale et s’y attaquent provoquant du coup une inflammation locale. Cette inflammation s’accompagnerait d’un durcissement (fibrose) des tissus adipeux et de la fixation des graisses. Par conséquent, il serait plus difficile de s’en débarrasser. La réaction immunitaire de l’organisme aurait donc pour effet d’« incruster » les graisses.
La présence dans nos cellules adipeuses de diverses molécules toxiques solubles dans les graisses, principalement les polluants chimiques comme les pesticides, les polychlorobiphényles (PCB) et les retardateurs de flamme, pourrait être à l’origine de ce phénomène. Notre alimentation constituerait la première source d’exposition mais il y en a d’autres comme les plastiques d’emballage alimentaire, les vernis, les peintures, les laques et autres produits utilisés pour les revêtements d’intérieur. Par ailleurs ces substances sont aussi potentiellement cancérigènes et se combinent pour former des cocktails chimiques dont les effets à long-terme sont encore méconnus.
En cas de blessure, d’infection ou d’autre attaque grave, l’organisme doit pouvoir mobiliser un maximum de ressources pour fabriquer des globules blancs et des anticorps. Les acides aminés essentiels aux réponses immunitaires et à la cicatrisation sont puisés dans les tissus musculaires. Les muscles « grignotés » se reconstituent en principe très vite lors de la convalescence. Mais dans le cas d’une surcharge pondérale importante ou d’obésité, l’inflammation des tissus adipeux peut devenir chronique. On assiste alors à une lente et constante érosion musculaire. Une réduction de la masse musculaire provoque une réduction de la consommation d’énergie par l’organisme (les muscles sont particulièrement énergivores). Si les calories ne sont pas brûlées, elles sont inévitablement stockées sous forme de graisses… ce qui a pour effet de relancer l’inflammation, la prise de poids et ainsi de suite. Cette réaction en chaîne inquiétante peut être interrompue, semble-t-il, par la consommation régulière d’aliments riches en nutriments anti-inflammatoires.
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L’inflammation des tissus graisseux est à l’origine d’une prise de poids parfois importante, selon des spécialistes en nutrithérapie. La consommation régulière d’aliments aux propriétés anti-inflammatoires pourrait donc aider à maigrir et à conserver un poids stable.
La présence de certains polluants chimiques dans les tissus adipeux de notre organisme provoque une réaction immunitaire favorisant la fixation des graisses corporelles et rendant leur déstockage plus difficile. L’inflammation chronique provoquée par ces substances toxiques (pesticides, PCB, retardateurs de flamme…) s’accompagne aussi d’une lente et constante érosion de la masse musculaire réduisant la capacité de l’organisme à brûler les calories. Les personnes concernées accumulent d’importantes quantités de graisses superflues et éprouvent souvent d’immenses difficultés à perdre du poids.
Pour interrompre ce phénomène boule-de-neige, les nutrithérapeutes Rose Razafimbelo et Jean-Paul Curtayles, auteurs du « Guide Familial des Aliments Soigneurs », proposent de consommer un maximum d’aliments possédant des propriétés anti-inflammatoires et dont notre alimentation est souvent déficitaire. Parmi ceux-ci : le thé vert japonais (thé vert Matcha en poudre fine), certains aromates comme le gingembre et le curcuma et les aliments riches en acides gras oméga 3 comme le soja, les légumes verts (haricots, épinards, brocoli, laitues…), les algues comestibles, les poissons gras vivant dans les eaux froides (saumon, flétan, hareng, maquereau, anchois, sardines…). A noter cependant que la chair des gros poissons carnassiers comme le thon et l’espadon doit être consommée avec modération car elle est susceptible de renfermer des substances toxiques (qui sont précisément à l’origine des phénomènes inflammatoires). Certaines huiles (olive, colza, noix, huile de graines de chanvre et de lin) sont aussi d’excellentes sources d’oméga 3.
Les antioxydants qui bloquent l’action des radicaux libres, généralement cités pour leur action contre le vieillissement cellulaire, ont un effet anti-inflammatoire également. Parmi les aliments qui en sont riches, citons en particulier les fruits rouges (myrtilles, mûres, canneberges, fraises, framboises…), les agrumes, les prunes, le raisin noir, les cerises et les kiwis. Parmi les légumes : l’épinard, le cresson, l’ail, l’avocat, l’asperge, la luzerne, l’artichaut, le chou vert, le brocoli, le poivron rouge et la betterave. Il est conseillé de consommer des fruits et légumes crus en quantité suffisante car la cuisson peut détruire certains antioxydants comme la vitamine C. Les flavonoïdes (fruits, légumes, thé, vin, bière, chocolat, soja) ont des vertus comparables, ainsi que tous les aliments riches en magnésium (noix, amandes, cacahuètes, noisettes, graines oléagineuses, crustacés, mollusques, bananes, fruits secs). Malgré leur teneur plus faible en magnésium, les légumes en constituent néanmoins une excellente source, particulièrement en cas de régime amaigrissant (attention, les noix, bananes et autres fruits secs sont bourrés de calories !).
Source: « Le Guide Familial des Aliments Soigneurs », Rose Razafimbelo et Jean-Paul Curtay
Les causes de la cellulite sont multiples : hérédité, hormones, sédentarité, anxiété, stress… Les crèmes et autres remèdes en vogue n’ont souvent pas d’effet durable. Dans la plupart des cas, il faut agir sur plusieurs fronts et s’armer de beaucoup de patience et de persévérance.
La formation de cellulite, hantise de beaucoup de femmes, résulte d’un long processus qui débute à l’adolescence. Elle peut être liée à un excès de sécrétion d’œstrogènes ou à une hypersensibilité aux œstrogènes favorisant la multiplication et le gonflement des cellules graisseuses ou adipocytes. Les vaisseaux sanguins sont compressés, les échanges circulatoires et les mouvements d’eau sont perturbés et les déchets cellulaires sont mal évacués (phénomène des « bottes veineuses et lymphatiques »). Dans ce cas, il est généralement recommandé de réduire sa consommation de sel au strict minimum et de consommer des aliments draineurs, notamment les protéines maigres, à tous les repas, même au petit déjeuner. Certains compléments alimentaires peuvent être bénéfiques: thé vert, hamamélis, cacao, reine-des-prés, criste-marine, fenugrec et vigne rouge. Par ailleurs, il est conseillé d’éviter les bains trop chauds, les saunas, les expositions trop longues au soleil et les vêtements et sous-vêtements trop moulants.
Le surmenage, l’anxiété et le stress favorisent la formation de cellulite : le yoga, les exercices de relaxation, la méditation, la sophrologie, les massages relaxants ou l’acupuncture peuvent donner de bons résultats. L’application régulière (et à vie !) de gels, lotions et autres crèmes anticellulite à base de caféine notamment peut être bénéfique à condition de l’accompagner d’une alimentation saine et d’exercice physique régulier.
L’allaitement maternel aiderait à résorber la cellulite, ainsi que certains remèdes de grand-mère comme la prise quotidienne d’huile de foie de morue.
Plus généralement, il ne faut pas sous-estimer l’impact positif d’une bonne hygiène de vie : éviter les excès de graisse, d’alcool, de « mauvais sucres » et de sel, boire beaucoup d’eau tout au long de la journée, bouger et se dépenser autant que possible…Les sports d’eau sont particulièrement bénéfiques.
Parfois la cellulite est d’origine génétique (« culotte de zouave ») et de ce fait, plus difficile à combattre. Drainage lymphatique, pressothérapie, endermologie, Cellu-M6, mésothérapie… Les instituts de beauté proposent une vaste gamme de soins allant du simple massage manuel ou assisté d’un appareil spécial à diverses techniques plus farfelues (et coûteuses) dont l’efficacité n’est souvent pas démontrée. Notons enfin que les interventions en environnement médicalisé (liposuccion, liposculpture) ne donnent pas toujours de bons résultats en ce qui concerne les problèmes de cellulite.